Elle avait un joli nom mon guide, Marife.
Nous nous sommes retrouvés à Manille un mardi en fin d’après-midi. Le lendemain, nous nous envolions vers Legazpi.
À la sortie de l'avion, alors que nous marchons sur le tarmac vers le hall de l'aérogare, elle dit: regarde, derrière toi". Je me retourne, et ma mâchoire inférieure manque de se détacher. Je reste immobile plusieurs secondes. Loin au-dessus de l'horizon, une cheminée laisse échapper un filet de fumée blanche qui se confond avec les nuages. Elle est au sommet d'un immense cône à la symétrie parfaite et aux courbes fières. Un tapis vert et brun le recouvre, parsemé de taches noires.
Ce jour-là, j'ai rencontré le Mont Mayon.
Mayon qui, de temps à autres, tousse et crache quelques caillots de lave, raison pour laquelle personne ne s'en approche dans un rayon de 6km.
Mayon le remarquable, Mayon le majestueux. Vous pouvez être au milieu d'une rizière sans personne autour de vous, vous ne vous sentirez pas seul. Mayon est là. Si loin, et pourtant si près.
Souvent dans la journée, il se fait discret, caché derrière quelques stratocumulus. Mais au petit matin, tout nu, quand il n'a pas encore eu le temps de s'habiller de nuages et que le soleil caresse son sommet, quelle beauté !